L’environnement a toujours été pris pour acquis. Après tout, l’environnement existait déjà avant l’humanité, et dans toutes les cultures, il a été considéré comme une ressource infinie. Presque tous les modèles de société se sont fondés sur une exploitation de l’environnement pour satisfaire les besoins des hommes. Et, c’est uniquement dans les milieux extrêmes où les ressources étaient rares, que des stratégies de pérennisation de l’environnement ont été pensées et mises en place. Dans le contexte actuel cependant, de telles stratégies viennent au-devant de la scène, en raison de l’exploitation débridée que les sociétés humaines ont menée pendant des générations. Aujourd’hui, la protection de l’environnement est devenue une question pressante. Et pour ce faire, il est nécessaire de percevoir cet “acquis” comme un patrimoine commun à toute l’humanité.
La notion de patrimoine commun de l’Humanité
L’expression “Patrimoine Commun de l’Humanité” renvoie généralement à des monuments, des pratiques, des éléments tangibles et intangibles qui sont perçus, comme étant des “trésors” à conserver pour que l’humanité toute entière puisse en profiter. Au nombre de ces éléments du patrimoine commun, on retrouve des rites culturels, des vestiges archéologiques, des édifices, des formations naturelles et bien plus encore. Mais pendant longtemps, il était difficile d’y introduire l’environnement en tant que tel. Certes, il y avait déjà bon nombre de phénomènes et de merveilles naturelles qui y avaient leur place, mais l’environnement pris comme bien commun, n’était pas encore une réalité.
En effet, sur de nombreuses générations, les êtres humains ne considéraient pas l’environnement comme un chose tangible. C’était juste “ce qui nous entoure”, et l’incidence de l’humanité sur ces éléments n’étaient pas pris en considération.
Ainsi, les notions de droit de l’environnement et d’écologie n’ont vu le jour qu’avec la prise de conscience réelle de l’impact néfaste que l’Humanité avait sur l’environnement. Un des éléments moteurs de cette prise de conscience : le fameux trou dans la couche d’ozone.
Les implications du statut de patrimoine commun de l’humanité
Tout élément dont la propriété et la jouissance sont partagées par un groupe de personnes doit être administré de concert et de commun accord par ces différentes personnes. C’est une notion basique qui a des implications majeures lorsqu’elle est transposée à l’échelle planétaire.
Dans le cas de l’environnement, c’est d’autant plus complexe que les frontières n’ont aucune incidence sur l’environnement à proprement parler. Alors qu’elles ont une importance capitale dans la prise de décision concernant la question environnementale. Ainsi, la non adoption par un pays de stratégies environnementales concrètes peut avoir des conséquences néfastes sur les pays voisins, ou même sur des pays à l’autre bout de la planète. De même, l’économie d’un pays peut être intrinsèquement liée à des activités qui détruisent l’environnement… D’où toute la complexité de la question environnementale.